La Cour des comptes vient de porter l’estocade très politiquement incorrecte
à la réputation d’« Atomic » Anne Lauvergeon.
Mme Lauvergeon avait pourtant tout pour plaire. Pur produit des grandes écoles à la
française (polytechnique), collaboratrice de Mitterrand, elle est souvent décrite comme
femme à poigne capable de mater des vilains patrons hommes, mais aussi de
séduire puisque même Sarkozy envisagea de la nommer ministre, ce qu’elle refusa. Elle persévéra comme présidente du
conseil de surveillance de Libération. Bref, elle est toujours du bon
côté, ce qui lui permit de ne pas être poursuivie lors de sa déclaration
raciste à l’encontre du « mâle blanc » (sic) chez AREVA.
La Cour des comptes révèle que « la rémunération de l’ancienne
présidente du directoire a connu une progression très rapide au cours de son
mandat » ; mais aussi qu’« un grand nombre des difficultés […]
avec les tutelles […] provient avant tout de la forte personnalité de la
présidente du directoire ».
Le pire, ce sont les pertes et provisions colossales passées sur les
dossiers UraMin et de l’EPR finlandais. Ce qu’on comprend, c’est que :
- Les représentants de l’État ont émis des doutes sur les opérations
envisagées mais n’ont jamais pu ou voulu les bloquer.
- Mme Lauvergeon a pris des décisions ineptes et ruineuses ;
- Mme Lauvergeon a pris des décisions ineptes et ruineuses ;
Un exemple : lors du rachat d’UraMin, le directoire d’AREVA dit prévoir
une revente de 49 % à EDF et à un investisseur chinois, pour en amortir le
coût. Les administrateurs vont gober, sans lettre d’intention de qui que ce
soit. Et cette vente n’aura évidemment jamais lieu.
La leçon de l’histoire est connue. Nos joyaux industriels sont dirigés par
une coterie d’énarques cooptés, complices du politique, ignorants de
l’entreprise et, surtout, juges et parties du système médiatique. Les
administrateurs de l’État manquent soit de compétence, soit de pouvoir, soit
des deux. Ce qui n’empêche jamais Bercy de donner des leçons aux chefs
d’entreprise.
La fin de l’histoire est écrite : AREVA n’a plus les moyens de financer
son développement. Qui va payer ? Les Français, comme contribuables
d’abord puis comme citoyens puisque ce fleuron finira par être dépecé ou vendu.
L’actualité relaie aussi les sanglots de M. Dufour, ex-président d’Air
Littoral (mené au dépôt de bilan) et, depuis hier, de la SNCM. Soutenu par les
syndicats, il portait un énième plan de relance de ce scandale, gabegie aux
mains de la CGT marseillaise et des troubles organisations nationalistes
corses. La SNCM, c’est la pire des qualités, des productivités et des
régularités des liaisons en Méditerranée. Sans compter les affaires de vol de
denrées dans lesquelles des élus syndicaux ont été arrêtés.
Aujourd’hui encore, on apprend qu’un autre énarque, M. Bonnafé, directeur
général de BNP, est aux USA pour sauver sa licence contre une amende de
plusieurs milliards d’euros pour avoir été en infraction sur la législation
américaine des États dits voyous (Cuba, Soudan, Iran…). Mais qui a pris la
décision d’y aller ? Demandera-t-on des comptes à M. Prot, son
prédécesseur, autre énarque valeureux ? Le compte à rebours est lancé pour
savoir à quelle heure les salariés du réseau français vont devoir passer à la
caisse pour éponger…
Une chose est sûre : il n’y a pas que par le bas que la France est pillée
aujourd’hui…