Les dérives de l'information se multiplient et le citoyen ne discerne plus l'important du futile.
Tout se passe, aujourd’hui en France, comme si le gouvernement, qui
ressemble de plus en plus à un gouvernement de transition, voulait faire
oublier aux Français la dureté du travail quotidien, les exigences fiscales et
le chômage récurrent.
On parle beaucoup en France, beaucoup trop, et surtout beaucoup pour ne
rien dire. C’est ainsi que nous sommes passés cette semaine des conclusions
catastrophiques du rapport PISA (information capitale mais trop compliquée à
expliquer aux Français endormis), à l’opération dissimulée de la prostate du
futur candidat Hollande en février 2011 (information très simple à comprendre)
au panégyrique de Nelson Mandela (information fondamentale mais très éloignée
des préoccupations quotidiennes). Nul doute que le tirage au sort des groupes
de la prochaine coupe du monde au Brésil, anime copieusement les rédactions
(information complètement accessoire mais simpliste).
Pendant ce temps-là, dans le froid glacial de l’hiver, on meurt en
silence sous les ponts et les portes cochères. Chaque année plus de 11000
personnes âgées décèdent suite à une chute. 4000 français meurent de maladies
nosocomiales et autant périssent sur les routes. Les suicides en entreprise, cadres
et salariés confondus, ne cessent d’augmenter sans vraiment alerter les
politiques et les chefs d’entreprise.
Non, on préfère l’accessoire, le spectaculaire. On aime le voyeurisme
des émissions débilitantes de la télé réalité. On préfère s’enthousiasmer pour
un adolescent chantant faux. On préfère une famille qui se déchire en direct. On
présente en boucle toujours les mêmes images, les mêmes héros post-modernes.
Toujours les mêmes qui parlent pour ne rien dire, les débats entre journalistes
consanguins, entre politiques que rien n’oppose ou si peu, ou les émissions de
Français posant en direct (travaillé au préalable) à un président de la
République, spectacle convenu et donc l’efficacité est proche de zéro.
Non, aujourd’hui en France, l’information
est devenue prostatite. Difficulté de dire les choses par leur nom, manque de
pression sur les pouvoirs établis, accouchement aux forceps d’une information
mâchée et à peine vérifiée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire